Opinion
Par Amethyste
VIVRE DANS LE SYSTÈME SOCIAL ET DE SANTÉ
Accepter de l'aide pour trouver une paix intérieure
Quand je réfléchis à mes choix de vie, je pense à tous ceux et celles pris-es dans un tourbillon de tourmente qui refusent de l’aide. Ils-elles traversent probablement des situations qui, comme moi, les ont empêché de prendre contact avec leurs réels besoins. Je me suis, en effet, déjà vue enfermée, d’abord dans ma chambre, puis à l’hôpital, ne pouvant plus assurer ma survie. C’est dire que je ne me lavais plus, ne mangeais plus, je ne voulais que rester couchée ou agenouillée, à attendre le moment où j’allais être appelée dans l’au-delà. J’ai évolué loin de l’amour infini relationnel. Mais cette étincelle habitait encore dans mon cœur; comme le montre mon cheminement. Quand j’ai enfin décidé de sortir de l’hôpital, ma médecin n’était pas inquiète pour moi, je voulais vivre, c’est ce qui importait le plus.
Avec mon histoire, j’en suis venue à la croyance personnelle de vivre dans un écosystème humain; un embranchement de cellules sur Terre apte à progresser et à s’adapter. Dans cette quête incessante, le système de santé, bien souvent l’hôpital, m’a permis, heureusement, de me réparer. Cette immense organisation cumule les œuvres de bienfaisance; elle prend soin des gens. Ainsi, elle pratique les vaccins, les césariennes, traite les surdoses, soigne les aliéné-es ainsi que les millions de maladies qui pullulent sur cette Terre. J’avais oublié que je pouvais guérir, un peu au moins, avec elle.
Mes 1001 conflits quotidiens et existentiels se dilapident toujours avec la confession, l’écriture, la recherche de liberté. A force de sortir mes pensées de leurs prisons, j’ai verbalisé, de plus en plus gentiment, mon débat intellectuel avec les gens formés pour m’aider, moi-même, puis les ami-es. Je me suis abandonnée, pour le meilleur et pour le pire, au système de santé. Le reste de ma vie servira à ce que j’apprenne à me respecter. Aller dans une ressource communautaire, pour prendre un repas, un café, faire un jardin, un journal, discuter, rire, me fâcher sont toutes des choses que je peux y faire comme citoyenne, et qui me permettent de m’aimer encore un peu plus fort. Tout ce temps à me regarder mourir tranquillement, j’ai vu ce que ne peut être la vie. Fût-ce un appel à l’aide? Certainement. Je suis allée au bout de l’appel, je continue de chercher de l’appui. J’ai ouvert mon cœur et mes journées à la denrée rare dont seuls les pays riches peuvent jouir; les services sociaux. Les soins existent, ils sont à portée de main donc. Ne croyez-vous pas?
Biographie de l’auteure: Améthyste est une guerrière des mots, philosophe et bien dans ses chaussettes. Elle sait comment aider par l’écriture, et la musique est aussi une autre de ses pratiques. Elle a collaboré à deux sites de rédaction dont R-magazine en 2014 et 2015 et le coloriste.com en 2014 également. Elle travaille actuellement sur un blogue personnel amethyste-yo.blogspot.com
"Le reste de ma vie servira à ce que j’apprenne à me respecter."
-Améthyste
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Credit Aneequs